Encore bien présente sur la Côte-Nord, la tordeuse des bourgeons de l’épinette migre depuis quelques années vers la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Toutefois, l’insecte se dirige de plus en plus vers le sud et a été aperçu en grand nombre au Nouveau-Brunswick récemment.
À Campbellton, au Nouveau-Brunswick, un concessionnaire automobile a découvert des nuées de papillons lundi matin. Cet événement confirme le retour de la tordeuse des bourgeons de l’épinette dans la province maritime.
Yan Boulanger, chercheur en écologie forestière au Service canadien des forêts à Québec, observe depuis 2012 des vols migratoires de cet insecte ravageur, de la Côte-Nord vers le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie.
C’est assez évident que depuis la semaine dernière, il semble y avoir beaucoup de papillons qui se dirigent dans le nord du Nouveau-Brunswick, voire même plus loin.
Une migration rapide grâce au vent
C’est grâce au vent que la tordeuse des bourgeons de l’épinette réussit à se déplacer aussi rapidement. Alors qu’en temps normal le papillon vole à moins de 10 km/h, sa vitesse atteint plus de 50 km/h lorsqu’il est entraîné par le vent.
Les chercheurs utilisent les radars météo pour pouvoir retracer le vol de ces papillons. Selon Yan Boulanger, les insectes apparaissent sur les radars lorsqu’ils sont en très grand nombre.
Les vols qu’on a détectés dernièrement, on peut facilement parler de plusieurs milliards d’individus qui se déplacent d’un endroit à l’autre.
Même si beaucoup d’insectes quittent la région, il en reste tout de même encore beaucoup sur le territoire de la Côte-Nord, selon le chercheur.
« On présume que la grande majorité des papillons qui s’en vont sont des femelles, mais qui ont déjà pondu 50 % de leurs oeufs. Donc qui en ont laissé à l’endroit où ils quittent et aussi là où ils migrent, comme le Nouveau-Brunswick », ajoute-t-il.
Nouveau-Brunswick : un retour attendu
Pour Gaétan Moreau, professeur en écologie des insectes à l’Université de Moncton, l’arrivée de ces papillons n’est pas d’une surprise.
« Ce qu’on est en train de vivre là, c’est ce qui se passait au Québec dans la région de Rimouski l’an dernier quand des masses de papillons sont venus de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent », affirme-t-il.
D’après une entrevue réalisée par Marlène Joseph-Blais