Les mois d’avril et de mai 2014 ont été très chargés, au moment où nous nous préparons pour les prochaines études sur la tordeuse des bourgeons de l’épinette dans le Nord du Nouveau-Brunswick, à environ 60 km au nord d’Edmundston (à Hornes Gultch). Il s’agit de la première région du Nouveau-Brunswick où les relevés provinciaux ont fait état de plusieurs cas de larves de tordeuse en hibernation. Cette apparente augmentation de la tordeuse dans cette région constitue peut-être une indication des éventuels foyers d’infestation au Nouveau-Brunswick.

Même s’il est clair que la population de tordeuse des bourgeons de l’épinette a connu une légère augmentation dans cette zone, nous ne savons toujours pas dans quelle proportion ni sur quelle étendue. Dans le but de réaliser des enquêtes supplémentaires, les membres de notre équipe sur le terrain ont affronté la neige, le grésil et le froid – début avril – sur leurs motoneiges et raquettes aux pieds. Au total, nous avons prélevé 180 branches à l’aide d’ébranchoirs et trouvé 121 chenilles de tordeuse. Dans le contexte d’une infestation massive par cet insecte, cette densité reste relativement faible; il nous serait même difficile de détecter une défoliation à une telle densité de population. Afin de conférer à ce nombre une perspective plus large, on a relevé, dans quelques foyers de tordeuse « à densité élevée » au Québec, pas moins de 100 à 300 larves sur une seule branche! Il reste que les nombres recensés à Hornes Gultch sont nettement supérieurs à ceux que nous avons jamais constatés au Nouveau-Brunswick au cours des 35 dernières années (c.-à-d. depuis la dernière infestation de tordeuse). Le thème central de notre recherche consiste donc à déterminer si la prise en charge de densités de populations aussi basses, avant qu’elles n’atteignent des niveaux épidémiques, pourrait nous permettre de ralentir la progression de l’infestation (cf. stratégie d’intervention précoce).

La prochaine étape débutera début juin et comportera la réalisation d’un échantillonnage de larves d’âge moyen de tordeuse des bourgeons de l’épinette (et d’autres insectes) sur nos sites d’étude.