On pense que les prédateurs et les parasitoïdes (appelés également ennemis naturels) sont avant tout responsables de la baisse du nombre de tordeuses des bourgeons de l’épinette entre les années d’infestation. On pense également que ces ennemis naturels sont avant tout responsables de la faible densité des tordeuses à la fin d’une infestation. Au cours des cinquante dernières années, un travail considérable a été fait pour comprendre la relation entre ces ennemis naturels ainsi que la tordeuse du bourgeon de l’épinette; malgré cela, les causes liées à l’augmentation des populations de tordeuses restent mal comprises.
L’un des principaux objectifs de notre recherche est de déterminer si les insecticides permettent de réduire les populations de tordeuses et s’ils ont des effets indésirables sur les ennemis naturels. Nous avons récemment traité des zones situées près de Hornes Gultch, au N.-B., avec l’insecticide Mimic (traitement terminé le 24 juin 2014). Bien que nous ayons des preuves solides que cet insecticide n’a aucun effet sur les mammifères, les poissons, les oiseaux, etc. [lien], nous savons en revanche qu’il pourrait y avoir des effets sur les larves de certains insectes qui se nourrissent dans la région, ce qui, en retour, pourrait nuire aux ennemis naturels qu’ils transportent avec eux. Tout effet significatif sur des ennemis naturels transportés par des larves d’insectes non ciblées pourrait nuire à l’efficacité de la stratégie d’intervention précoce, puisque les populations de ces importants agents de contrôle naturels pourraient s’en trouver perturbées.
Afin d’étudier cette question, nous effectuons depuis quelques semaines des prélèvements de tordeuses et d’autres insectes à l’aide d’échenilloirs. Nous examinons ensuite attentivement chaque nouvelle pousse pour y détecter des larves. La tordeuse du bourgeon de l’épinette ainsi que les autres larves d’insectes sont alors placées dans un contenant pour être congelées puis analysées à l’aide de nouvelles techniques d’ADN permettant de déterminer les parasitoïdes ou les maladies que les larves transportent. En faisant des prélèvements réguliers pendant la saison, nous devrions être en mesure de mieux comprendre les effets de différents ennemis naturels sur la survie des tordeuses et leur augmentation. Des prélèvements d’échantillons et des analyses seront effectués toutes les deux semaines jusqu’à la pupaison. Étant donné que nous prélevons des branches à la fois dans des zones traitées avec l’insecticide Mimic et des zones non traitées, nous serons en mesure de déterminer les effets de l’insecticide sur les relations potentiellement importantes qui existent entre les populations locales d’insectes.
Dans les prochaines semaines, une fois que la tordeuse adulte commencera à sortir pour pondre, nous amorcerons le travail de surveillance des migrations dans la région de l’Atlantique. Dans le prochain article, nous aborderons la surveillance des tordeuses adultes plus en détail.