Un concessionnaire automobile de Campbellton a fait une désagréable découverte lundi matin : des nuées de papillons qui confirment le retour de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. L’épidémie était depuis quelques semaines aux portes de la province.
Quand Alain Normand, directeur général d’une concession automobile à Campbellton, est arrivé sur son lieu de travail lundi matin, des millions de papillons y avaient élu domicile.
Ils se sont particulièrement concentrés sous des lumières de rue à forte intensité dans un coin du parc automobile.
Pour Gaétan Moreau, professeur en écologie des insectes à l’Université de Moncton, il s’agit bien de l’insecte redouté.
Un seul insecte actuellement a des densités assez hautes et ce genre de réactions. C’est la tordeuse du bourgeon de l’épinette
Tout sauf une surprise
Gaétan Moreau n’est pas étonné par sa présence au Nouveau-Brunswick.
De telles nuées de papillons ont aussi été constatées dans d’autres endroits à Campbellton, ainsi qu’à Dalhousie, ces derniers jours.
« Ce qu’on est en train de vivre là, c’est ce qui se passait au Québec dans la région de Rimouski l’an dernier, quand des masses de papillons sont venus de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent », affirme-t-il.
Le professeur rappelle que la présence de cet insecte ravageur fait partie du cycle naturel.
Normalement, dans les forêts où on a beaucoup de conifères, la tordeuse, c’est l’insecte qui rase et puis on repart à zéro. Écologiquement, c’est très sain. Mais d’un point de vue économique, c’a des répercussions considérables
L’industrie forestière, qui fonctionne encore principalement grâce à la fibre de bois provenant des conifères, devrait subir les conséquences de cette invasion d’ici quelques années.
Alain Normand devra, lui, procéder à un grand nettoyage de ses voitures, mais aucun dommage permanent ne serait à craindre.
D’après le reportage de Serge Bouchard