Les gestionnaires de forêts privées du Québec demandent 10 millions de dollars pour la remise en production des peuplements attaqués, ou en voie de l’être, par la tordeuse des bourgeons de l’épinette.

Un texte de Joane Bérubé avec la collaboration de Maude Rivard et de Jean-François Deschênes

De cette somme, la Gaspésie réclame entre 800 000 et 1 million de dollars supplémentaires.

Présentement, Québec verse 1,9 million de dollars en Gaspésie pour le reboisement. Pierre-Luc Desjardins, directeur du Groupement forestier Baie-des-Chaleurs, rappelle que la région recevait toutefois beaucoup plus avant l’abolition du programme de création d’emplois en forêt. « On a moins d’argent et on a plus d’efforts à faire », relève M. Desjardins.

Selon le directeur du Groupement forestier Baie-des-Chaleurs, au rythme où l’infestation s’étend, le reboisement actuel ne permettra pas de soutenir à long terme la possibilité forestière de la région.

L’épidémie, qui progresse d’environ 30 kilomètres par année, est aux portes de la Baie-des-Chaleurs. Dans la Matapédia et en Haute-Gaspésie, les producteurs ont déjà commencé à récolter des peuplements touchés par la tordeuse.

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Carte de l’infestation de la tordeuse des bourgeons de l’épinette à la fin juin 2017

PHOTO : SITE INTERNET SOPFIM

Les producteurs sont notamment inquiets pour les plantations de résineux qui ont été aménagés il y a une trentaine d’années, dans la foulée de la dernière infestation de tordeuse. « Par contre, nous avons une bonne aide du gouvernement pour soutenir l’arrosage de ces peuplements vulnérables », indique Pierre-Luc Desjardins.

Cet arrosage devrait se poursuivre cet été.

Appuis régionaux

Les élus de la Matapédia ont adopté cette semaine une résolution pour appuyer la demande des gestionnaires de forêts privées. Les producteurs ont obtenu un appui similaire de la MRC de La Côte-de-Gaspé. Pour le préfet de la MRC et maire de Gaspé, Daniel Côté, il s’agit d’un élément important pour l’économie et pour l’avenir de la région.

Si on veut que dans 50 ans ou dans 60 ans on refasse de la récolte forestière, il faut déjà commencer à planter de nouveaux arbres, surtout dans les secteurs qui ont été dévastés par la tordeuse.

 Daniel Côté, maire de Gaspé et préfet de la MRC de La Côte-de-Gaspé

Le préfet de La Côte-de-Gaspé voit aussi dans cette demande un soutien pour l’économie de secteurs dévitalisés de la Gaspésie comme l’Estran. « Qui dit plantation, dit aussi création d’emplois, dit aussi stimulation de l’économie », ajoute M. Côté.

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