Elle est déjà bien présente en Gaspésie, dans l’est du Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord, la tordeuse des bourgeons de l’épinette migre vers nos territoires boisés. Des nuages de papillons blancs ont même été captés par des radars météo d’Environnement Canada.

Comme on peut le constater sur l’image radar prise le 21 juillet, la présence de grandes quantités de papillons blancs, stade adulte de l’insecte, n’a rien de rassurant. Le rapport d’Environnement Canada décrivait ces masses de papillons comme des précipitations de neige. L’épidémie est propagée par le mouvement de ces papillons de nuit, ils volent dans la noirceur. Pour avoir un meilleur aperçu de la présence de ces papillons en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick, voici les liens de vidéos captés par des citoyens de Campbellton : https://www.facebook.com/groups/campbelltonnewschaser/permalink/513251575531047/?hc_location=ufi et https://www.youtube.com/watch?v=mEnaoOM9aO4

VOLS MIGRATOIRES IMPORTANTS

Selon Yan Boulanger, chercheur en écologie forestière au Centre de foresterie des Laurentides de Ressources naturelles Canada : «Les radars météo nous indiquent qu’il y a encore cette année des mouvements migratoires de la tordeuse depuis les régions infestées, comme le Bas-Saint-Laurent et la Côte-Nord, vers le Nouveau-Brunswick. Nos premières analyses nous démontrent que les vols migratoires sont importants».

«L’épidémie est surtout présente dans l’est du Bas-Saint-Laurent, mais la population est en croissance dans l’ouest de ce territoire. Selon les rapports que nous avons de l’an dernier, on note une défoliation légère due à la présence de la tordeuse des bourgeons de l’épinette de Trois-Pistoles jusqu’au Kamouraska sur une bande de 20 kilomètres à partir du fleuve. L’an dernier, nos relevés n’indiquaient rien pour le Témiscouata, mais la situation peut avoir évolué en 2016», a souligné M. Boulanger. Notons que l’épidémie peut s’étendre de quelques dizaines de kilomètres par année.

L’INSECTE LE PLUS DESTRUCTEUR

La tordeuse des bourgeons de l’épinette est l’insecte le plus destructeur des peuplements de conifères de l’Amérique du Nord, elle en consomme le feuillage. Elle revient à tous les 30 à 40 ans. La dernière infection a lâché en 1990 autour de Rivière-du-Loup. On dit la tordeuse des bougeons de l’épinette, mais on devrait plutôt l’appeler tordeuse du sapin, qui va mourir plus facilement. Dans une épidémie sévère, il y a 80% de mortalité des tiges du sapin et 50% de l’épinette blanche. On parle d’une défoliation complète en 4 ou 5 ans. La tordeuse consomme également, mais à degré moindre, l’épinette de Norvège et l’épinette noire.

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