Le lien entre les impacts de la tordeuse des bourgeons de l’épinette et le cycle des gaz à effet de serre dans la forêt
La plupart des élèves du primaire apprennent que les arbres absorbent le dioxyde de carbone (CO2) et libèrent de l’oxygène (O2). Je me souviens que cette information m’avait marquée la première fois que je l’ai entendue dans les années 1980. J’ai besoin d’oxygène qui elle vient des arbres, donc j’ai besoin des arbres. L’oxygène est toujours d’une grande importance, mais entre les années 1980 et aujourd’hui, la conversation est passée de l’autre côté de l’équation.
La forêt absorbe le dioxyde de carbone et, lorsqu’elle est en santé, elle le fait à très grande échelle. Les arbres captent le carbone dans leurs racines, leur tronc et leur couronne. Le Service canadien des forêts estime que, durant la majeure partie du XXe siècle, les forêts aménagées du Canada constituaient un puits de carbone massif dont l’importance était mondiale. Cependant, les perturbations naturelles à grande échelle comme les incendies et les infestations d’insectes qui entraînent le déclin et la mort des forêts peuvent modifier l’équilibre régional. C’est ce qui s’est produit avec le dendroctone du pin ponderosa dans l’Ouest canadien, et la tordeuse des bourgeons de l’épinette pourrait avoir un effet semblable ici, dans les forêts acadiennes des Maritimes.
1 – Au plus fort d’une infestation de tordeuse des bourgeons de l’épinette, une défoliation sévère peut grandement réduire la capacité des arbres de photosynthétiser et de capter le dioxyde de carbone.
Une analyse menée par Dave MacLean, Ph.D., a permis de chiffrer les impacts potentiels des gaz à effet de serre qui découleraient d’une infestation non maîtrisée de la tordeuse des bourgeons dans la région. Le résultat donne à réfléchir. La combinaison de la perte de croissance prévue (capacité réduite d’absorption du carbone nouvellement présent dans l’atmosphère) et de la mortalité d’arbres (rejet du carbone déjà séquestré) sur un cycle d’infestation de 25 ans au Nouveau-Brunswick pourrait donner lieu au rejet de 0,94 mégatonne* de dioxyde de carbone en moyenne pour chaque année de l’infestation.
Au plus fort d’une infestation non maîtrisée, alors que les arbres rougeâtres et gris deviennent un paysage courant dans nos forêts, on estime que l’incidence sur le captage du gaz à effet de serre au Nouveau-Brunswick pourrait représenter le rejet de 2,8 mégatonnes de dioxyde de carbone chaque année. Pour mettre les choses en contexte, c’est à peu près la même quantité que celle rejetée par la plus importante source industrielle d’émission de la province, qui est la centrale au charbon de Belledune, ou l’équivalent de 14 millions de voitures particulières sur les routes pendant une année.
Grâce à une intervention précoce, le Partenariat pour une forêt en santé s’efforce d’éviter ces impacts complètement en maintenant les forêts de l’Atlantique productives et en croissance.
* – 0,94 mégatonne = 940 000 tonnes = 940 000 000 kg de CO2 en moyenne par année pendant 25 ans.