Comme je l’ai mentionné dans mon dernier message de blogue, l’équipe étudie l’utilisation de Btk et de Mimic ainsi que des phéromones pour cibler les nouvelles populations faibles mais croissantes de larves de la tordeuse des bourgeons de l’épinette comme composante clé de la stratégie d’intervention précoce. Les phéromones sont naturellement présentes et uniques à chaque insecte, et elles déclenchent des changements dans les comportements des membres d’une même espèce. Les phéromones ne posent aucun risque pour les humains ou les autres animaux. On s’en sert pour attirer des insectes vers des pièges ou perturber les cycles de reproduction.

Nos études nous donnent également l’occasion de surveiller et d’évaluer l’incidence de notre stratégie sur les organismes environnants de la forêt (comme les insectes prédateurs pouvant aider à enrayer la tordeuse des bourgeons de l’épinette) et sur d’autres animaux comme les oiseaux, les poissons et les mammifères.

À la fin du printemps 2015, nous avons utilisé une seule application de Mimic près d’Edmundston et deux applications de Btk près de Campbellton. Pour évaluer l’impact environnemental de ces composés, nous avons prélevé des échantillons d’eau dans les zones traitées (près de Dalhousie et d’Edmundston) avant et après le traitement.

Le processus que nous avons suivi est semblable à celui qu’on utilise au Québec depuis 20 ans : nous avons établi une concentration de fond avant d’appliquer le Mimic et le Btk; ensuite nous avons prélevé des échantillons d’eau deux jours après le traitement et de nouveau deux semaines après le traitement. Ces échantillons n’ont révélé aucune trace de Mimic dans les rivières de la région d’Edmundston. Les échantillons d’eau de Dalhousie ont aussi été prélevés deux jours et deux semaines après le traitement. Elles ont révélé les mêmes niveaux de Btk – c’est-à-dire des niveaux bien en deçà du seuil acceptable – avant et après le traitement. Nous avons aussi prélevé des échantillons deux mois après le traitement. Les résultats de ces prélèvements seront disponibles au cours des prochaines semaines, après quoi nous mettrons la dernière main à notre rapport.

Il convient de noter que le Btk est naturellement présent dans l’eau. Il est seulement toxique pour les chenilles en raison de leur chimie intestinale unique. Les résultats des échantillons d’eau indiquent que l’exposition environnementale à ces composés est très faible et que ces derniers ont peu d’effets sur les espèces non ciblées. Nos résultats concordent avec la position de Santé Canada selon laquelle ces composés peuvent être utilisés en toute sécurité au Canada.

Je suis heureux de signaler que j’ai communiqué ces résultats aux dirigeants communautaires municipaux, régionaux et autochtones de la région de Campbellton le 3 décembre 2015.

Échantillons de branches de tordeuse de bourgeons d’épinette.